Axe 3 - Adapter les activités humaines : assurer la souveraineté alimentaire, économique et énergétique de notre pays à +4°C
Adapter les secteurs de l’agriculture et de l’agroalimentaire aux impacts du changement climatique
Les productions et filières agricoles et aquacoles ainsi que l’industrie agroalimentaire sont parmi les activités économiques les plus touchées par les aléas climatiques (raréfaction de la ressource en eau, altération de la fertilité des sols, multiplication des bio agresseurs, etc.). Les actions possibles pour adapter les filières se déclinent sous différents axes de travail.
Selon vous, parmi les actions suivantes, lesquelles devraient être priorisées ?

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Publié le 23/12/2024 - 13h52
welfarm
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[Réaliser un plan d’adaptation par filière et par territoire] : Accompagner les démarches d'adaptation au changement climatique des filières dans une approche intégrée afin de construire un système alimentaire compétitif, durable et résilient.
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[Financer] : Réviser le Plan stratégique national (déclinaison nationale de la Politique Agricole Commune de l’Union européenne) afin de mieux prendre en compte les enjeux d’adaptation au changement climatique.
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[Former] : Davantage former les professionnels de l'agriculture aux transitions agroécologique et climatique.
Créée en 1994, Welfarm, association dont la mission est reconnue d’utilité publique, œuvre pour une meilleure prise en compte du bien-être des animaux de ferme à toutes les étapes de leur vie (élevage, transport, abattage). En particulier, Welfarm s’intéresse aux conséquences que le changement climatique fait peser sur les animaux d’élevage. L’association défend la nécessité d’un mode d’adaptation au changement climatique considéré comme « transformationnel ». Welfarm souhaite que soient encouragés et accompagnés les modèles d’élevage plus respectueux du bien-être animal, plus résilients aux effets du changement climatique et à même de minimiser le plus possible les souffrances des animaux lors des vagues de chaleur. En outre, l’association demande l’arrêt des transports d’animaux d’élevage par fortes chaleurs. Welfarm salue l'ouverture de la consultation publique sur le Plan National d'Adaptation au Changement Climatique (PNACC). À travers cette contribution, nous souhaitons souligner les priorités nécessaires pour assurer une adaptation efficace des filières agricoles et agroalimentaires, qui garantit le bien-être animal. Pour plus de détails, nous vous invitons à vous référer à notre cahier d’acteur. Parmi les actions proposées, nous retenons les trois priorités suivantes : 1. Réaliser un plan d'adaptation par filière et par territoire. Ce plan d’adaptation doit inclure les mesures suivantes : • Réduire les densités en élevage. Les surdensités sont un facteur aggravant du stress thermique. Les animaux, tant terrestres qu’aquatiques, ont besoin de plus d’espace entre eux pour supporter plus facilement la chaleur. La situation est urgente, d’autant que les densités dans les élevages français atteignent régulièrement des sommets (par exemple, jusqu’à 22 poulets par m²). • Offrir un accès au plein air ou, a minima, à des vérandas ou des courettes : Les animaux d’élevage terrestres devraient avoir la possibilité d’accéder à un espace extérieur, sur un parcours aménagé avec des zones ombragées. La présence d’un parcours augmente en effet la complexité du milieu de vie des animaux, ce qui leur permet d'exprimer une plus grande diversité de comportements et notamment de choisir le lieu le plus propice à leur confort thermique. • Aménager les parcours extérieurs et les bassins afin de garantir des zones d’ombrage. Pour les animaux terrestres, il convient de privilégier les arbres, arbustes, haies. L'ombrage procuré par les végétaux présente l'avantage, par rapport aux abris artificiels, de créer une zone de microclimat, avec une baisse de température pouvant atteindre 3° à 6°, et de maintenir un taux d'humidité plus élevé. Les pratiques d’agroforesterie sont particulièrement recommandées. Pour les poissons, nous recommandons fortement que des zones d’ombrage soient aménagées autour des bassins. • Permettre aux animaux d’exprimer leurs comportements spécifiques, notamment ceux liés à la thermorégulation. Cela inclut des zones de baignade pour les palmipèdes, des bauges pour les cochons et des bassins suffisamment profonds pour les poissons, pour leur permettre de nager où la température de l’eau est moins chaude. • Adapter le choix des sites et la conception des bâtiments. Pour les animaux terrestres, il est nécessaire de tenir compte de l’orientation des bâtiments et des espaces extérieurs. Pour les poissons, il convient d'éviter de créer des élevages dans des sites lacustres ou marins à risque de blooms algaux, ainsi que des élevages en bassins ouverts sur des sites à risque de dépassement de température critique de l’eau ou d’insuffisance de l’approvisionnement en eau pendant les périodes d’étiage. • Adapter le mode de logement et l'aménagement du bâtiment afin que les animaux puissent adopter sans gêne les postures leur permettant de réguler leur température interne, notamment de dissiper leur chaleur corporelle et trouver dans leur environnement différentes ambiances thermiques. Cela nécessite d’abandonner l’élevage en cage et toute forme de contention (truies bloquées, bovins à l’attache...). 2. Financer les transitions nécessaires en révisant le Plan stratégique national (PSN). Le PNACC fait référence à diverses sources de financements européens qu’il conviendrait également de mobiliser en faveur de bien-être animal. Plus particulièrement, la Politique Agricole Commune (PAC) doit être un levier essentiel pour accompagner les filières agricoles et agroalimentaires dans leur transition vers des pratiques résilientes et durables. Nous appelons à une révision du Plan stratégique national (PSN) afin de : • Soutenir davantage les élevages basés sur des pratiques vertueuses pour les animaux, notamment celles de l’agriculture biologique et de l’agroforesterie. • Développer tous les outils disponibles dans la PAC pour accompagner la transition des élevages les plus intensifs vers une transformation agroécologique ambitieuse bénéfique pour les animaux. Cela passe également par le soutien de la France à une PAC plus ambitieuse pour le bien-être des animaux d’élevage, en cohérence avec les conclusions du dialogue stratégique sur l’avenir de l’agriculture européenne. 3. Former les professionnels de l'agriculture aux transitions agroécologiques et climatiques. La transition vers un modèle agricole résilient face au changement climatique nécessite une formation continue des agriculteurs, des éleveurs et des autres acteurs des filières agroalimentaires. Cela permettra de faciliter l'adoption des bonnes pratiques et des innovations nécessaires. Nous recommandons des modules de formation dédiés au bien-être animal et à la gestion des fortes chaleurs : les professionnels doivent notamment être sensibilisés aux effets de la densité, à l’importance de l’accès à des zones ombragées, de l’adaptation des rations alimentaires et de la gestion des paramètres d’ambiance dans les élevages.
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Publié le 23/12/2024 - 11h39
damien.bourgeois1@gmail.com
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[Réaliser un plan d’adaptation par filière et par territoire] : Accompagner les démarches d'adaptation au changement climatique des filières dans une approche intégrée afin de construire un système alimentaire compétitif, durable et résilient.
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[Financer] : Réviser le Plan stratégique national (déclinaison nationale de la Politique Agricole Commune de l’Union européenne) afin de mieux prendre en compte les enjeux d’adaptation au changement climatique.
L'agriculture et avec l'eau, la deuxième priorité collective pour un plan d'adaptation de nos communs. L'alimentation doit faire également faire partie d'un débat au delà des filières elles-mêmes tant on voit que les citoyens sont préoccupés par la situation des agriculteurs (donc loin de l'agri bashing) et de leur alimentation (santé, impact sur l'environnement). Il serait donc utile d'aller plus loin que d'associer uniquement les intervenants directs du secteur en élargissant la discussion aux consommateurs. Dans ce contexte, le débat doit à un moment donné, être européen puisque les cultures que nous connaissons vont changer de lieu d'exploitation et que le Sud de l'Europe sera certainement plus dépendant pour son alimentation du Nord, que les compétitions internationales nous obligent à réfléchir à notre production européenne (débat en cours avec l'accord EU-Mercosur) et que le secteur n'a pas encore globalement organisée sa mue pour transiter.
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Publié le 23/12/2024 - 10h30
Talleyrand3
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[Financer] : Réviser le Plan stratégique national (déclinaison nationale de la Politique Agricole Commune de l’Union européenne) afin de mieux prendre en compte les enjeux d’adaptation au changement climatique.
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[Usage de l’eau] : Adapter les productions agricoles et renforcer leur résilience face au risque de raréfaction de l’eau.
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[Anticiper] : Renforcer la diversité des semences pour adapter les productions agricoles et renforcer leur résilience face au changement climatique.
Bien sûr il faut aussi former les futurs agriculteurs et sortir les organismes de formation de l'influence de la FNSEA et de la CR
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Publié le 22/12/2024 - 17h25
JY Debuire
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[Usage de l’eau] : Adapter les productions agricoles et renforcer leur résilience face au risque de raréfaction de l’eau.
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[Anticiper] : Renforcer la diversité des semences pour adapter les productions agricoles et renforcer leur résilience face au changement climatique.
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[Former] : Davantage former les professionnels de l'agriculture aux transitions agroécologique et climatique.
Le diagnostic du malaise du secteur agricole est connu. L'agriculture intensive soutenue par les puissants lobbies et syndicats qui ont porte ouverte à l'Elysée et au gouvernement est à remettre drastiquement en cause. Il faut se tourner vers l'agroécologie, des exploitations plus nombreuses mais de taille plus réduite et dont l'activité ne se fait contre le vivant mais en alliance avec le vivant. La formation et l'anticipation permettront d'atteindre cet objectif sans doute allié à un soutien financier pour favoriser la transition.
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Publié le 22/12/2024 - 13h13
Matteo24
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[Recherche] : Réaliser une étude stratégique afin d’élaborer une trajectoire de transition pour les industries agroalimentaires en lien avec l’évolution des bassins de production (cultures et élevages).
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[Anticiper] : Renforcer la diversité des semences pour adapter les productions agricoles et renforcer leur résilience face au changement climatique.
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[Former] : Davantage former les professionnels de l'agriculture aux transitions agroécologique et climatique.
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Publié le 21/12/2024 - 19h20
DomV
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[Réaliser un plan d’adaptation par filière et par territoire] : Accompagner les démarches d'adaptation au changement climatique des filières dans une approche intégrée afin de construire un système alimentaire compétitif, durable et résilient.
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[Financer] : Réviser le Plan stratégique national (déclinaison nationale de la Politique Agricole Commune de l’Union européenne) afin de mieux prendre en compte les enjeux d’adaptation au changement climatique.
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[Usage de l’eau] : Adapter les productions agricoles et renforcer leur résilience face au risque de raréfaction de l’eau.
Toutes ces mesures doivent être mises en œuvre. Il n’y a aucune raison de les mettre en compétition. Les pertes agricoles figurent parmi les quatre principaux risques identifiés par le GIEC pour la France face au changement climatique. L’agriculture subit, pour 2023, des pertes significatives sur les productions céréalières comme le blé et l’orge, et risque de concerner également d’autres types de cultures comme la filière viticole. Pourtant, le système agricole actuel, en plus d’être vulnérable, compromet, par son activité, la résilience du secteur et donc de la population française. L’État finance massivement un modèle agro-industriel orienté vers l’exportation, fortement dépendant de l’eau et des pesticides. Ce modèle fragilise la capacité d’adaptation des agriculteurs, exacerbe les inégalités et amplifie les impacts du réchauffement climatique. Pour garantir la résilience du secteur agricole et réduire les inégalités qu’il engendre, il est donc surtout nécessaire d’évoluer vers un modèle agro écologique, qui permet à la fois de renforcer les puits de carbone, la rétention de l’eau, d’avoir des cultures plus résilientes (plus adaptées aux facteurs spécifiques du territoire et du réchauffement climatique, à plus forte valeur ajoutée) et de contenir la dégradation de la qualité de l’eau par résidus de pesticides notamment. Cela nécessite des efforts concertés en matière de sensibilisation, de formation, et surtout de soutien financier de la part de l’État. Les subventions publiques doivent être réorientées pour soutenir prioritairement les pratiques agro écologiques. Ces aides doivent également être conditionnées à la mise en place de plans d’adaptation solides, évitant toute maladaptation. Par exemple, des solutions telles que les méga bassines, qui visent à pallier la raréfaction de l’eau sans traiter les causes structurelles, doivent être abandonnées au profit de mesures réellement durables. Les financements alloués au secteur agricole doivent par ailleurs être significativement augmentés. Les besoins pour parvenir à un système agricole résilient s’élèvent à 1,5 milliard d’euros par an à minima, et sans pour autant être transformationnels. Il est fondamental d'associer financement et formation pour atteindre des objectifs de transformation vers une agriculture durable et vivable pour les professionnels L’ensemble de ce plan doit être pensé de manière systémique, avec la future refonte du budget de la PAC, mais aussi dans toute la politique de soutien à l’agriculture française.
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Publié le 21/12/2024 - 14h44
Hugo35
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[Réaliser un plan d’adaptation par filière et par territoire] : Accompagner les démarches d'adaptation au changement climatique des filières dans une approche intégrée afin de construire un système alimentaire compétitif, durable et résilient.
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[Financer] : Réviser le Plan stratégique national (déclinaison nationale de la Politique Agricole Commune de l’Union européenne) afin de mieux prendre en compte les enjeux d’adaptation au changement climatique.
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[Usage de l’eau] : Adapter les productions agricoles et renforcer leur résilience face au risque de raréfaction de l’eau.
Le système agricole actuel, est très vulnérable (filière viticole et céréalière notamment) et compromet, par son activité, la résilience du secteur et donc de la population française. L’État finance massivement un modèle agro-industriel orienté vers l’exportation, fortement dépendant de l’eau et des pesticides. Ce modèle fragilise la capacité d’adaptation des agriculteurs, exacerbe les inégalités et amplifie les impacts du réchauffement climatique. Pour garantir la résilience du secteur agricole et réduire les inégalités qu’il engendre, il est nécessaire d’évoluer vers un modèle agro écologique, qui permet à la fois de renforcer les puits de carbone, la rétention de l’eau, d’avoir des cultures plus résilientes (plus adaptées aux facteurs spécifiques du territoire et du réchauffement climatique, à plus forte valeur ajoutée) et de contenir la dégradation de la qualité de l’eau par résidus de pesticides notamment. Cela nécessite des efforts concertés en matière de sensibilisation, de formation, et surtout de soutien financier de la part de l’État. Les subventions publiques doivent être réorientées pour soutenir prioritairement les pratiques agro écologiques. Ces aides doivent également être conditionnées à la mise en place de plans d’adaptation solides, évitant toute mal-adaptation. Par exemple, des solutions telles que les méga bassines, qui visent à pallier la raréfaction de l’eau sans traiter les causes structurelles, doivent être abandonnées au profit de mesures réellement durables.
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Publié le 21/12/2024 - 14h34
Cedric
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[Réaliser un plan d’adaptation par filière et par territoire] : Accompagner les démarches d'adaptation au changement climatique des filières dans une approche intégrée afin de construire un système alimentaire compétitif, durable et résilient.
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[Financer] : Réviser le Plan stratégique national (déclinaison nationale de la Politique Agricole Commune de l’Union européenne) afin de mieux prendre en compte les enjeux d’adaptation au changement climatique.
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[Usage de l’eau] : Adapter les productions agricoles et renforcer leur résilience face au risque de raréfaction de l’eau.
Toutes ces mesures doivent être mises en œuvre. Il n’y a aucune raison de les mettre en compétition. Les pertes agricoles figurent parmi les quatre principaux risques identifiés par le GIEC pour la France face au changement climatique. L’agriculture subit, pour 2023, des pertes significatives sur les productions céréalières comme le blé et l’orge, et risque de concerner également d’autres types de cultures comme la filière viticole. Pourtant, le système agricole actuel, en plus d’être vulnérable, compromet, par son activité, la résilience du secteur et donc de la population française. L’État finance massivement un modèle agro-industriel orienté vers l’exportation, fortement dépendant de l’eau et des pesticides. Ce modèle fragilise la capacité d’adaptation des agriculteurs, exacerbe les inégalités et amplifie les impacts du réchauffement climatique. Pour garantir la résilience du secteur agricole et réduire les inégalités qu’il engendre, il est donc surtout nécessaire d’évoluer vers un modèle agro écologique, qui permet à la fois de renforcer les puits de carbone, la rétention de l’eau, d’avoir des cultures plus résilientes (plus adaptées aux facteurs spécifiques du territoire et du réchauffement climatique, à plus forte valeur ajoutée) et de contenir la dégradation de la qualité de l’eau par résidus de pesticides notamment. Cela nécessite des efforts concertés en matière de sensibilisation, de formation, et surtout de soutien financier de la part de l’État. Les subventions publiques doivent être réorientées pour soutenir prioritairement les pratiques agro écologiques. Ces aides doivent également être conditionnées à la mise en place de plans d’adaptation solides, évitant toute maladaptation. Par exemple, des solutions telles que les méga bassines, qui visent à pallier la raréfaction de l’eau sans traiter les causes structurelles, doivent être abandonnées au profit de mesures réellement durables. Les financements alloués au secteur agricole doivent par ailleurs être significativement augmentés. Les besoins pour parvenir à un système agricole résilient s’élèvent à 1,5 milliard d’euros par an à minima, et sans pour autant être transformationnels. L’ensemble de ce plan doit être pensé de manière systémique, avec la future refonte du budget de la PAC, mais aussi dans toute la politique de soutien à l’agriculture française.
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Publié le 20/12/2024 - 17h41
E.Soncourt
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[Réaliser un plan d’adaptation par filière et par territoire] : Accompagner les démarches d'adaptation au changement climatique des filières dans une approche intégrée afin de construire un système alimentaire compétitif, durable et résilient.
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[Financer] : Réviser le Plan stratégique national (déclinaison nationale de la Politique Agricole Commune de l’Union européenne) afin de mieux prendre en compte les enjeux d’adaptation au changement climatique.
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[Usage de l’eau] : Adapter les productions agricoles et renforcer leur résilience face au risque de raréfaction de l’eau.
Toutes ces mesures doivent être mises en œuvre. Il n’y a aucune raison de les mettre en compétition. Les pertes agricoles figurent parmi les quatre principaux risques identifiés par le GIEC pour la France face au changement climatique. L’agriculture subit, pour 2023, des pertes significatives sur les productions céréalières comme le blé et l’orge, et concerne également d’autres types de cultures comme la filière viticole. Pourtant, le système agricole actuel, en plus d’être vulnérable, compromet, par son activité, la résilience du secteur et donc de la population française. L’État finance massivement un modèle agro-industriel orienté vers l’exportation, fortement dépendant de l’eau et des pesticides et fortement émetteur de gaz à effet de serre. Ce modèle fragilise la capacité d’adaptation des agriculteurs, exacerbe les inégalités et amplifie les impacts du réchauffement climatique. Pour garantir la résilience du secteur agricole et réduire les inégalités qu’il engendre, il est donc surtout nécessaire d’évoluer vers un modèle agroécologique, qui permet à la fois de renforcer les puits de carbone, la rétention de l’eau, d’avoir des cultures plus résilientes (plus adaptées aux facteurs spécifiques du territoire et du réchauffement climatique, à plus forte valeur ajoutée) et de contenir la dégradation de la qualité de l’eau par résidus de pesticides notamment. Cela nécessite des efforts concertés en matière de sensibilisation, de formation, et surtout de soutien financier de la part de l’État. Les subventions publiques doivent être réorientées pour soutenir prioritairement les pratiques agroécologiques. Ces aides doivent également être conditionnées à la mise en place de plans d’adaptation solides, évitant toute maladaptation. Par exemple, des solutions telles que les méga bassines, qui visent à pallier la raréfaction de l’eau sans traiter les causes structurelles, doivent être abandonnées au profit de mesures réellement durables. Les financements alloués au secteur agricole doivent par ailleurs être significativement augmentés. Les besoins pour parvenir à un système agricole résilient s’élèvent à 1,5 milliard d’euros par an à minima, et sans pour autant être transformationnels. L’ensemble de ce plan doit être pensé de manière systémique, avec la future refonte du budget de la PAC, mais aussi dans toute la politique de soutien à l’agriculture française.
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Publié le 19/12/2024 - 19h46
Marie Catteau
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[Réaliser un plan d’adaptation par filière et par territoire] : Accompagner les démarches d'adaptation au changement climatique des filières dans une approche intégrée afin de construire un système alimentaire compétitif, durable et résilient.
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[Financer] : Réviser le Plan stratégique national (déclinaison nationale de la Politique Agricole Commune de l’Union européenne) afin de mieux prendre en compte les enjeux d’adaptation au changement climatique.
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[Usage de l’eau] : Adapter les productions agricoles et renforcer leur résilience face au risque de raréfaction de l’eau.
Toutes ces mesures doivent être mises en œuvre. Il n’y a aucune raison de les mettre en compétition. Les pertes agricoles figurent parmi les quatre principaux risques identifiés par le GIEC pour la France face au changement climatique. L’agriculture subit, pour 2023, des pertes significatives sur les productions céréalières comme le blé et l’orge, et risque de concerner également d’autres types de cultures comme la filière viticole. Pourtant, le système agricole actuel, en plus d’être vulnérable, compromet, par son activité, la résilience du secteur et donc de la population française. L’État finance massivement un modèle agro-industriel orienté vers l’exportation, fortement dépendant de l’eau et des pesticides. Ce modèle fragilise la capacité d’adaptation des agriculteurs, exacerbe les inégalités et amplifie les impacts du réchauffement climatique. Pour garantir la résilience du secteur agricole et réduire les inégalités qu’il engendre, il est donc surtout nécessaire d’évoluer vers un modèle agro écologique, qui permet à la fois de renforcer les puits de carbone, la rétention de l’eau, d’avoir des cultures plus résilientes (plus adaptées aux facteurs spécifiques du territoire et du réchauffement climatique, à plus forte valeur ajoutée) et de contenir la dégradation de la qualité de l’eau par résidus de pesticides notamment. Cela nécessite des efforts concertés en matière de sensibilisation, de formation, et surtout de soutien financier de la part de l’État. Les subventions publiques doivent être réorientées pour soutenir prioritairement les pratiques agro écologiques. Ces aides doivent également être conditionnées à la mise en place de plans d’adaptation solides, évitant toute maladaptation. Par exemple, des solutions telles que les méga bassines, qui visent à pallier la raréfaction de l’eau sans traiter les causes structurelles, doivent être abandonnées au profit de mesures réellement durables. Les financements alloués au secteur agricole doivent par ailleurs être significativement augmentés. Les besoins pour parvenir à un système agricole résilient s’élèvent à 1,5 milliard d’euros par an à minima, et sans pour autant être transformationnels. L’ensemble de ce plan doit être pensé de manière systémique, avec la future refonte du budget de la PAC, mais aussi dans toute la politique de soutien à l’agriculture française.
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