Publié le 21/12/2024 - 14h34
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[Réaliser un plan d’adaptation par filière et par territoire] : Accompagner les démarches d'adaptation au changement climatique des filières dans une approche intégrée afin de construire un système alimentaire compétitif, durable et résilient.
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[Financer] : Réviser le Plan stratégique national (déclinaison nationale de la Politique Agricole Commune de l’Union européenne) afin de mieux prendre en compte les enjeux d’adaptation au changement climatique.
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[Usage de l’eau] : Adapter les productions agricoles et renforcer leur résilience face au risque de raréfaction de l’eau.
Toutes ces mesures doivent être mises en œuvre. Il n’y a aucune raison de les mettre en compétition. Les pertes agricoles figurent parmi les quatre principaux risques identifiés par le GIEC pour la France face au changement climatique. L’agriculture subit, pour 2023, des pertes significatives sur les productions céréalières comme le blé et l’orge, et risque de concerner également d’autres types de cultures comme la filière viticole. Pourtant, le système agricole actuel, en plus d’être vulnérable, compromet, par son activité, la résilience du secteur et donc de la population française. L’État finance massivement un modèle agro-industriel orienté vers l’exportation, fortement dépendant de l’eau et des pesticides. Ce modèle fragilise la capacité d’adaptation des agriculteurs, exacerbe les inégalités et amplifie les impacts du réchauffement climatique. Pour garantir la résilience du secteur agricole et réduire les inégalités qu’il engendre, il est donc surtout nécessaire d’évoluer vers un modèle agro écologique, qui permet à la fois de renforcer les puits de carbone, la rétention de l’eau, d’avoir des cultures plus résilientes (plus adaptées aux facteurs spécifiques du territoire et du réchauffement climatique, à plus forte valeur ajoutée) et de contenir la dégradation de la qualité de l’eau par résidus de pesticides notamment. Cela nécessite des efforts concertés en matière de sensibilisation, de formation, et surtout de soutien financier de la part de l’État. Les subventions publiques doivent être réorientées pour soutenir prioritairement les pratiques agro écologiques. Ces aides doivent également être conditionnées à la mise en place de plans d’adaptation solides, évitant toute maladaptation. Par exemple, des solutions telles que les méga bassines, qui visent à pallier la raréfaction de l’eau sans traiter les causes structurelles, doivent être abandonnées au profit de mesures réellement durables. Les financements alloués au secteur agricole doivent par ailleurs être significativement augmentés. Les besoins pour parvenir à un système agricole résilient s’élèvent à 1,5 milliard d’euros par an à minima, et sans pour autant être transformationnels. L’ensemble de ce plan doit être pensé de manière systémique, avec la future refonte du budget de la PAC, mais aussi dans toute la politique de soutien à l’agriculture française.
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