Publié le 31/10/2024 - 10h31
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[Exploitation durable] : Prendre en compte le changement climatique dans la gestion des stocks de poissons au niveau national pour assurer une exploitation durable de la ressource.
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[Protéger] : Protéger les espèces de poissons exploitées commercialement par la mise en place de « Zones de Conservation Halieutique »*. (* Les « Zones de Conservation Halieutique » sont des zones dédiées à la préservation du bon état des espaces aquatiques, et des couloirs de migration des espèces. Elles permettent aux autorités administratives d'interdire ou de réglementer les activités incompatibles avec le bon état écologique des écosystèmes visés.)
Je soutiens les propositions de l’association Bloom, qui s’appuient sur le bon sens pour une gestion durable des ressources marines. Mais voici quelques mesures complémentaires qui me semblent nécessaires pour aller plus loin dans cette démarche de préservation : Il est primordial de créer de vastes zones marines protégées, en assurant que ces espaces soient réellement préservés de manière efficace et durable. Respecter la saisonnalité des espèces est aussi une priorité : autrefois, le saumon n'était disponible qu'en hiver. Aujourd’hui, il est omniprésent toute l'année. Il serait judicieux d’instaurer un calendrier des espèces autorisées à la pêche selon les saisons, pour éviter la surpêche et respecter les cycles naturels. Une réduction significative des volumes de pêche est nécessaire pour prévenir l'épuisement des stocks. Mettre en place des "mois sans pêche" ou des "zones sans pêche" permettrait également aux populations de poissons de se régénérer. En parallèle, il est indispensable d’arrêter les subventions aux "bateaux-usines", véritables destructeurs de bancs de poissons, et d'interdire leur construction et exploitation. Soutenir les petits pêcheurs locaux en réorientant les subventions vers des pratiques de pêche artisanale est un axe crucial. Il faudrait aussi interdire l’utilisation de techniques de pêche destructrices comme le chalutage de fond, et refuser l’importation de poissons provenant de pays ne respectant pas nos standards de préservation des espèces. De plus, les navires étrangers ne devraient pas être autorisés à pêcher dans nos eaux s’ils n'adhèrent pas aux normes françaises. L'aquaculture marine est également à éviter, car elle propage des maladies et nuit aux poissons sauvages alentour. Avec la deuxième plus grande zone économique exclusive au monde, la France doit être particulièrement vigilante face aux risques de pillage de ses ressources. Elle pourrait devenir un exemple mondial en adoptant une politique fondée sur les données scientifiques, garantissant que la consommation de poisson reste en harmonie avec la capacité de renouvellement des stocks. Si des périodes de suspension totale de la pêche deviennent nécessaires pour permettre aux espèces de se renouveler, l’État devrait soutenir les petits pêcheurs pendant ces périodes. En revanche, les grands groupes industriels, dont les pratiques ravagent les fonds marins et déciment les populations de poissons, ne doivent pas être soutenus. La grande distribution et le public devront aussi s’adapter pour consommer moins de poisson, faute de quoi nous risquons de perdre irrémédiablement cette ressource.
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