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Publié le 24/12/2024 - 15h06

DominiquePoissonnier

  • [Prévention collective] : Intégrer le climat futur dans la cartographie des risques d’inondation et revoir l’aménagement du territoire.

  • [Comportements] : Développer la culture du risque pour préparer la population à faire face à l’évolution des risques naturels due au changement climatique.

Les perturbations du cycle de l'eau ne font que commencer. Les inondations vont se multiplier. D'une part à cause des pluies brèves mais plus intenses qui vont causer des coulées de boue aggravées par la persistance des sols nus (mauvaise gestion du sol de la part du monde agricole) et d'autre part à cause des pluies hivernales donnant des cumuls plus élevés. On a vu ce dernier cas dans la Pas-de-Calais pendant l'hiver 2023-2024. Tout le monde a fait semblant d'être surpris par ces inondations mais c'était attendu. C'était vu dans drias-climat et l'onerc l'avait annoncé dans une infographie sur les vulnérabilités de la France en 2050. Évidemment, personne ne s'attendait que cela arrive en 2023 mais la localisation et l'intensité du phénomène n'aurait dû surprendre personne. Et cela va recommencer, c'est sûr. Pour baisser la vulnérabilité des bâtiments, il faut s'assurer qu'ils ne sont pas dans le trajet potentiel d'une coulée de boue et donc revoir l'aménagement des parcelles cultivées à proximité. Le monde agricole s'exonère trop facilement de ses responsabilités et les politiques les exonèrent encore plus facilement. Il faut aussi faire en sorte que l'eau s'infiltre dans le sol avant de ruisseler dans les cours d'eau. Il faut donc des haies, des arbres, des noues, il faut re-méandrer les cours d'eau pour que l'eau puisse s'étaler dans des zones sans habitation avant de venir en aval inonder les villes. Il faut aussi réellement rendre des zones inconstructibles. C'est plus qu'un ensemble de solutions techniques. C'est une révolution des mentalités. Cela consiste à laisser de la place à des entités non-humaines sur le territoire, des entités comme les cous d'eau ou les zones humides. On doit laisser vivre les rivières et leur laisser des endroits pour déborder sans que cela porte préjudice aux habitants. Trop souvent, on rectifie les cours d'eau, on creuse leur lit et on espère que cela ne va jamais déborder sur son territoire en évacuant le plus rapidement possible l'eau mais on ne fait que reporter le problème sur le territoire en aval. On a assez parlé du concept de ville-éponge pour ne pas y revenir. Il faut tout faire pour ralentir l'eau quand elle ruisselle et lui donner un maximum d'occasions de s'infiltrer. La culture du risque ? Elle est quasiment nulle chez la plupart de nos concitoyens. Je suis toujours stupéfait de l'impréparation des habitants qui attendent tout de la part des autorités : protection en amont des événements et solutions après l'événement.