Partager la page

Publié le 24/12/2024 - 10h28

rouchy.fabienne@orange.fr

  • [Rénovation thermique] : Apporter un soutien financier de l’Etat par des aides à la rénovation thermique intégrant le confort d’été pour se protéger contre les risques liés aux fortes chaleurs dans les logements existants.

  • [Rafraichissement] : Développer les réseaux urbains de froid pour se protéger contre les risques liés aux fortes chaleurs dans les logements.

  • [Conditions de travail] : Mieux se protéger contre les risques liés aux fortes chaleurs au travail par la modification du code du travail (ex. nouvelles obligations de prévention pour les employeurs en cas de fortes chaleurs, nouveaux pouvoirs d’intervention de l’inspection du travail en période de canicule, développement des équipements de protection individuelle adaptés aux fortes chaleurs).

La politique d’austérité de Bruno Le Maire qui a commencé avec la coupe brutale de 10 milliards d’euros dans les dépenses publiques et que le gouvernement veut poursuivre coûte que coûte avec le PLF 2025 va complétement à l’encontre des actions qui doivent être engagées. La CGT préconise au contraire de : • Renforcer massivement les services publics de la prévention et du suivi des risques liés au changement climatique, qui perdent des effectifs chaque année (Météo-France, ONF, CEREMA, IGN, IFREMER, OFB, SDIS, DREAL ...) • Renforcer les services publics de contrôle et de protection des travailleurs, des consommateurs et de l’environnement (eaux, air, milieux naturels …) : inspection du travail, DGCCRF, DREAL, DDTM… • Donner aux ministères de la transition écologique, de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire ainsi qu’aux collectivités territoriales les moyens de réaliser leurs missions ; • Développer les outils publics d’information, de communication, de labellisation, de formation et de recherche liés aux enjeux climatiques : NOVETHIC, I4CE … • Renforcer massivement les services d’interventions et de Sécurité Civile, en moyens humains et matériels (engins terrestres, aériens et navals...) ; • Renforcer massivement notre système de santé publique, en moyens humains et matériels (y compris en adaptant les hôpitaux aux conditions climatiques futures) ; • Créer des emplois et revaloriser les métiers du soin et du lien (métiers féminisés sous-payés). Même s’il s’agit pour certaines d’entre elles de mesures d’atténuation, la CGT rappelle ses propositions : • Accélérer les rénovations thermiques ; • Anticiper l’aggravation des zones inondables, de sécheresse ; • Engager une concertation en territoire pour garantir des relogements viables ; • Encadrer les loyers pour réduire la distance domicile-travail ; • Maîtriser l’artificialisation des sols en favorisant, par la réquisition des logements vides, la lutte contre la vacance immobilière et la transformation des bureaux inoccupés en logements sociaux conventionnés ; • Maîtriser l’urbanisation et l’extraire des aléas du marché immobilier, en soutenant les opérations de préemption liées à la production de nouveaux logements sociaux. La CGT revendique la création d’un grand service public du logement pour y parvenir. Pour la CGT, il faut aussi favoriser une filière de la perméabilisation et de la végétalisation des surfaces urbaines : trottoirs, toitures et chaussées. La CGT propose également de travailler à la réorganisation des villes afin de mixer les zones d’activités, de logements et de commerces, d’aller vers l’objectif de la « ville du quart d’heure piéton » et de déployer les réseaux de froid urbains lorsque cela est pertinent, avec des procédés sobres en consommation d’énergie. C’est tout l’aménagement du territoire qui doit être repensé, pour limiter les déplacements obligatoires, maîtriser l’urbanisation, permettre l’accès de toutes et tous à des services publics de proximité. Pour la CGT, il est essentiel de : • Renforcer la prévention des risques sanitaires liés au changement climatique : Il faut Intégrer systématiquement les enjeux climatiques dans les dispositifs de santé au travail et former les employeurs et les travailleurs sur les risques émergents, comme les coups de chaleur, les agents pathogènes liés au dérèglement climatique, et les expositions chimiques amplifiées. • Mieux documenter et reconnaître les risques : Établir un suivi épidémiologique robuste des pathologies professionnelles liées aux changements climatiques est nécessaire, en élaborant des tableaux spécifiques pour inclure ces pathologies dans le système des maladies professionnelles et en renforçant les outils de traçabilité des expositions, en modernisant notamment le Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels (DUERP). • Améliorer les conditions de travail et les équipements : La CGT adapter les lieux de travail aux conditions climatiques extrêmes (refroidissement des espaces, accès facilité à l’hydratation, équipements spécifiques pour réduire les risques). Le congé intempéries, selon la réglementation en vigueur dans le secteur du bâtiment, peut être déclenché si les conditions climatiques altèrent la santé physique. En juillet 2024, la CGT a obtenu l’élargissement de l’indemnisation « intempéries » des travailleurs du BTP en cas de canicule. Nous revendiquons une indemnisation de 75 % du salaire brut, l’employeur étant indemnisé par une caisse abondée par des cotisations des entreprises. La CGT revendique par ailleurs la création d’un fonds d’investissements pour la recherche, la prévention primaire et l’amélioration des conditions de travail, prioritairement dans une perspective d’adaptation au changement climatique. Son financement pourrait être assuré par une part des excédents de la branche accidents du travail et maladies professionnelles. La diminution du temps de travail (sans perte de salaire) permettrait également de soustraire les salariés à des expositions néfastes pour leur santé. • Mettre en place des mécanismes d’alerte rapide : La CGT demande que des systèmes d’alerte en temps réel soient développés pour les travailleurs exposés, notamment ceux opérant en extérieur ou manipulant des substances volatiles. La CGT appelle à renforcer l’articulation entre santé publique et santé au travail afin de mieux répondre aux défis du changement climatique. Il est essentiel que les entreprises adoptent une démarche proactive et que les pouvoirs publics soutiennent une véritable politique de prévention, à travers des normes contraignantes et des moyens renforcés. Approche « Une seule santé » : cette mesure implique de nouvelles actions pour prévenir et lutter contre les espèces porteuses de risques pour la santé, ce qui peut concerner les travailleurs exposés à l'extérieur ou dans des environnements sensibles. Pour la CGT, la protection des travailleurs doit être une priorité dans la mise en place de ces mesures.