Publié le 21/12/2024 - 15h10
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[Exploitation durable] : Prendre en compte le changement climatique dans la gestion des stocks de poissons au niveau national pour assurer une exploitation durable de la ressource.
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[Protéger] : Protéger les espèces de poissons exploitées commercialement par la mise en place de « Zones de Conservation Halieutique »*. (* Les « Zones de Conservation Halieutique » sont des zones dédiées à la préservation du bon état des espaces aquatiques, et des couloirs de migration des espèces. Elles permettent aux autorités administratives d'interdire ou de réglementer les activités incompatibles avec le bon état écologique des écosystèmes visés.)
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[Diversifier] : Soutenir la diversification et l’adaptation des stratégies et pratiques de pêche, en particulier pour les acteurs dépendant fortement de certaines espèces amenées à subir les effets du changement climatique.
Le bilan écosystémique de la performance des pêches confirme que les navires industriels et hauturiers, opérant majoritairement au chalut, ont un impact considérable sur les écosystèmes marins et les ressources halieutiques en comparaison avec les petits côtiers travaillant les arts dormants. Les flottilles constituées des navires de plus de 12 mètres et utilisant majoritairement la technique du chalut ont une responsabilité très importante dans la surexploitation des stocks de poissons. Les chaluts sont responsables de 84% des débarquements issus de stocks surexploités. A eux seuls, les chalutiers de fond, tant hauturiers qu’industriels, seraient responsables de plus de la moitié de l’ensemble des captures de juvéniles des flottilles de pêche françaises. En comparaison, les engins dormants représentent 22% de l’empreinte juvénile totale (dont seulement 9% pour les côtiers). Les chaluts de fond industriels et hauturiers sont à l’origine de la plus grande part des émissions de CO2. Ces flottilles, qui ont besoin de grosse puissance de traction pour tirer leur chalut, représentent près de 400kT d’équivalent CO2 soit 57% des émissions totales (sachant que ces flottilles représentent 34% de la production en tonnage et 39% en valeur). A contrario, les engins dormants et les flottilles pélagiques représentent 17% et 12% des émissions de CO2 totales (pour 34% et 11% de la production en valeur). En regardant la valeur ajoutée créée par les flottilles par tonne débarquée, on observe que les filets, lignes et casiers côtiers ont une valeur ajoutée 2 fois supérieure à la flottille des chalutiers et senneurs de fond industriels, alors que cette dernière a des débarquements en valeur plus important. Et en regardant l’excédent brut d’exploitation (EBE) des flottilles, soit la capacité d’une exploitation à dégager des surplus financiers et donc de se maintenir, les chercheurs ont montré que les flottilles ayant la meilleure rentabilité par unité de capital investi (ratio EBE/ capital investi) sont les filets, les lignes et casiers côtiers et industriels, les petits chaluts pélagiques côtiers et les flottilles de dragueurs. Les chaluts et sennes industriels sont 3 à 4 fois moins rentables que ces flottilles. En dépit de leur maigre performance environnementale, sociale et économique, les flottilles qui bénéficient le plus des subventions publiques (soit les subventions d’exploitation et le montant des exonérations de Taxe intérieure sur la consommation des produits énergétiques) sont les chaluts et sennes de fond mesurant plus de 12 mètres et, de manière générale si on regarde uniquement la classe de taille : les hauturiers et industriels. La première catégorie bénéficie de 55% des subventions et si on regroupe les pêches hauturières et industrielles ces dernières bénéficient de 85% des aides.
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