Publié le 16/12/2024 - 14h15
-
[Financer] : Réviser le Plan stratégique national (déclinaison nationale de la Politique Agricole Commune de l’Union européenne) afin de mieux prendre en compte les enjeux d’adaptation au changement climatique.
-
[Usage de l’eau] : Adapter les productions agricoles et renforcer leur résilience face au risque de raréfaction de l’eau.
L'agriculture notamment l'élevage en moyenne montagne est particulièrement concernée par les effets du changement climatique et notamment la raréfaction de la ressource en eau. Il est important que les ressources complémentaires ne se fassent pas au détriment des milieux naturels et de la vie sauvage pour des raisons évidentes de conservation du patrimoine naturel (peu de mal adaptation). Sur notre territoire l'excellence environnementale est proche, les acteurs locaux conscient des enjeux mais la méfiance et les préjugés envers les politiques écologiques restreignent fortement leur passage à l'action malgré un accompagnement de la collectivité sur le plan administratif, technique et financier important. Il faut privilégier les solutions d'atténuation à travers les SAFN car depuis des siècles nous avons aménagé nos milieux aquatiques systématiquement en défaveur de notre résistance et résilience : recalibrage, rectification, déplacement lit mineur, implantation d’étangs en lieu et place de tourbières, assainissement de zones humides, pratiques agricoles forestières non adaptées, urbanisation en zone inondable d’autant plus sur les petits cours d’eau de moyenne montagne par facilité d’intervention. Ceci amplifie les effets du changement climatique. Ces opérations qui peuvent remonter à plusieurs siècles nécessitent une expertise poussée afin de diagnostiquer ces modifications (ce qui passe par la formation, l’encadrement des agents et leur pérennité sur le territoire). Les inondations et les asséchements partiels de cours d’eau sont étroitement liés et donc l’impact sur l’élevage. Les solutions à privilégier sont la restauration des équilibres : érosion/dépôt et relation avec la nappe d’accompagnement (SAFN). Elles ne doivent pas être systématiques mais orientées sur des secteurs prioritaires ce qui passe par une connaissance optimale du territoire. Elles doivent être privilégiées sur les secteurs de tête de bassin pour des raisons de rapport entre coût financier et efficacité. Les équilibres restaurés en tête de bassin seront bénéfiques en aval car le réseau hydrographique reste le meilleur distributeur d’eau. Il est absolument nécessaire de communiquer sur ces actions qui ne sont pas néfastes aux activités humaines mais qui au contraindre doivent leur permettre de mieux résister à ces changements indiscutables. Simplement car quand il y a perturbations des équilibres naturels, il y a dans le même temps perturbation des activités humaines. Les SAFN visant l’atténuation doivent prendre en compte les activités humaines dont l’élevage et permettre un gain pour l’activité économique privée. Des suivis valorisant ce gain privé doivent être mis en avant. Pour être grossier, ces travaux ne doivent pas avoir comme objectif les grenouilles mais doivent permettre le retour d’un équilibre dynamique du milieu qui sera favorable à la biodiversité, à l’activité d’élevage sur la parcelle et plus globalement aux activités humaines à l’aval (eau potable, agriculture, atténuation inondations et asséchements des cours d‘eau). Pour être efficaces, ces SAFN doivent être conduites par des experts de terrain locaux formés et encadrés, elles doivent être adaptées aux enjeux locaux et pas seulement écologiques mais sociaux et économiques. L'action concrète par des experts en hydromorphologie doit être facilitée et privilégiée aux études de connaissances. Sur notre territoire, afin d’atteindre l’excellence environnementale il ne manque plus que les actions de restauration du milieu aquatique qui sont efficaces, avec un excellent rapport sur le coût/bénéfice et permettant aux activités économiques notamment l’élevage d’être moins dépendantes du changement climatique et son impact sur la pluviométrie. De plus, socialement, elles permettent de rassembler l’ensemble des acteurs autour d’une cause commune qui est la ressource en eau. Il est temps de démontrer qu’écologie et agriculture ne sont pas opposé mais au contraire sont quasiment des synonymes en tout cas sur le territoire qui est le nôtre.
Partager la page
Soutiens