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Publié le 08/12/2024 - 13h29

EmmaLaPerma

  • [Surveiller] : Surveiller les prélèvements d’eau pour assurer l’équilibre entre besoins et ressources disponibles, en respectant la bonne fonctionnalité des écosystèmes aquatiques.

  • [Agir sur la gouvernance] : Adapter au climat futur la gouvernance et les financements de la gestion de l’eau.

Toutes ces mesures doivent mise en œuvre. Il n’y a aucune raison de les mettre en compétition. Les pénuries d’eau, avec leurs répercussions sur l’agriculture, le tourisme, l’industrie et d’autres secteurs, figurent parmi les quatre principaux risques liés au changement climatique identifiés par le GIEC pour la France. Pourtant, la gestion de l’eau en France demeure largement réactive, se limitant à des réponses ponctuelles après des catastrophes climatiques. Cette approche est insuffisante face à l’ampleur des enjeux, et ses conséquences touchent inégalement les populations. Par exemple, à Mayotte, la sécheresse de 2023 a gravement affecté l’accès à l’eau et à l’assainissement, provoquant la fermeture d’écoles et d’hôpitaux ainsi qu’une recrudescence de maladies, en particulier parmi les populations déjà précarisées. Pour répondre à ces défis, il est essentiel de passer à une approche systémique de la gestion de l’eau, pour prévenir les risques de raréfaction et de dégradation de la ressource. Cette transition nécessite d’éviter les projets de maladaptation, tels que les mégabassines, qui, au lieu de résoudre les problèmes structurels, les aggravent. L’État doit conditionner les financements futurs à des initiatives intégrant pleinement la nécessité d’adaptation au changement climatique. Un investissement accru dans le secteur de l’eau est également indispensable. Selon le syndicat des industriels de l’eau et de l’assainissement, environ 2 milliards d’euros par an sont nécessaires pour la rénovation et l’entretien du réseau d’eau potable. En parallèle, la dépollution des eaux souterraines, essentielle pour assurer une ressource durable, représenterait un coût d’au moins 522 milliards d’euros. Par ailleurs, l’adaptation dans le domaine de l’eau implique de mieux encadrer les pratiques des acteurs privés, qui accaparent une part importante de cette ressource en France, notamment dans l’industrie, l’agriculture, ou encore pour la production d’eau en bouteille. Une régulation plus stricte est nécessaire pour garantir que leurs prélèvements et usages soient compatibles avec les réalités climatiques futures. Au-delà donc de la surveillance des prélèvements, il incombe d’empêcher les prélèvements illégaux et de réguler le secteur privé. Enfin, une attention particulière doit être portée à l’agriculture, qui consomme environ 70 % de l’eau disponible. Ce secteur doit évoluer pour s’adapter à la raréfaction des ressources, notamment en adoptant des pratiques agro écologiques, moins gourmandes en eau. Une transformation profonde du modèle agricole est donc incontournable pour préserver cette ressource vitale.