Publié le 02/11/2024 - 23h00
-
[Conditions de travail] : Mieux se protéger contre les risques liés aux fortes chaleurs au travail par la modification du code du travail (ex. nouvelles obligations de prévention pour les employeurs en cas de fortes chaleurs, nouveaux pouvoirs d’intervention de l’inspection du travail en période de canicule, développement des équipements de protection individuelle adaptés aux fortes chaleurs).
-
[Bâtiments publics] : Intégrer le confort d’été dans la rénovation thermique des bâtiments publics.
-
[Populations précaires] : Protéger les personnes précaires contre les risques liés aux fortes chaleur (ex. rénovation thermique des centres d’accueil et d’hébergement d’urgence, rénovation thermique des centres pénitenciers).
Les effets du changement climatique touchent en premier lieu les personnes qui n'ont pas la possibilité ni les moyens de s'en protéger. Ils s'ajoutent aussi à la pénibilité des métiers essentiels. Protéger les personnes précaires et les travailleurs est une question majeure de santé publique. La pénibilité doit être mieux reconnue, notamment pour le droit au repos et les droits à la retraite. Quant à l'amélioration des conditions de vie des populations précaires, c'est une question d'équité sociale et de politique d'intégration. Ces personnes sont souvent prises pour cibles des politiques d'exclusion, elles doivent au contraire être reconnues et accompagnées pour trouver une place dans la société. En particulier, les exilé-es demandeurs et demandeuses d'asile sont de plus en plus motivés par des situations complexes dans leurs pays d'origine, lesquelles incluent des conditions climatiques insupportables pouvant entraîner une dégradation de l'économie voire des conflits armés. L'adaptation au changement climatique induit une plus grande solidarité entre les citoyen-nes, en particulier une participation accrue des classes favorisées et un renforcement des classes moyennes qui assurent le lien avec les classes les plus défavorisées. Ces dernières subissent les bouleversements climatiques (inondations, sécheresse, etc.) sans pouvoir agir. Il faut aussi renforcer l'autonomie d'action des communes et des intercommunalités, plus proches des réalités locales. En ce qui concerne la rénovation thermique des bâtiments publics, les choix techniques sont primordiaux car il s'agit de ne pas reproduire les erreurs du passé et du présent en mettant en oeuvre dès maintenant des matériaux respectueux de l'environnement, peu énergivores et réellement recyclables ou réutilisables sans risque pour la santé. On ne peut pas réhabiliter avec des techniques à fort impact carbone et à forte consommation d'énergie de fabrication ou de transport. Les agro-matériaux permettent d'apporter des ressources nouvelles aux agriculteurs dans une période d'adaptation qui bouleverse leurs pratiques. La formation des artisans à l'emploi de techniques plus vertueuses est nécessaire, elle doit inclure l'apprentissage de techniques autonomes avec des matériaux moins dépendants des process industriels, moins transformés et mieux préparés sur site. Il faut aussi réglementer et endiguer les activités de lobbying et de greenwashing des fabricants industriels. La qualité environnementale des matériaux (fiches FDES, etc.) doit être contrôlée par un organisme public indépendant et non produite par les industriels eux-mêmes. Les artisans peuvent être forces de proposition pour les méthodes à employer pour réduire la pénibilité, tels que les moyens de levage, l'adaptation de l'outillage, la préfabrication, etc. Pour ce qui est des méthodes de rafraîchissement et de ventilation, elles sont bien connues maintenant des architectes et des bureaux d'études, notamment les méthodes low tech qui sont plus durables tels que les murs à inertie, les tours à vent, l'étanchéité à l'air associée à la ventilation double flux, le free-cooling avec la géothermie, etc. Toute solution trop techniciste induit de fait des besoins plus importants en énergie. La conception passive est préférable et doit être recherchée. L'efficacité et la performance d'un bâtiment est aussi améliorée par la qualité de la mise en oeuvre, mesurable par exemple avec l'infiltrométrie, les caméras thermiques ou l'équilibre des flux aérauliques.
Partager la page
Soutiens