Publié le 22/12/2024 - 21h33
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[Planification] : Développer un plan d’actions pour l’adaptation de la filière bois aval et de l’industrie de transformation du bois.
Aucun des choix ci dessus ne me convient. Le Plan de renouvellement forestier est la seule mesure proposée pour l'amont forestier. La mesure no 42 souhaite «favoriser l’adaptation et la résilience des milieux naturels et des espèces au changement climatique». L’on pourrait donc espérer une correspondance de la mesure dans les pratiques de gestion sylvicoles, allant dans le sens d’une sylviculture respectueuse des milieux naturels, telle que la Sylviculture Mélangée à Couvert Continu. La mesure no 38, directement concernée par la forêt, a pour titre : « assurer la résilience de l’économie de la filière bois ». S’en dégagent surtout deux principes, ressemblant à un grand écart : d’une part, des actions visant à renforcer la stratégie de conservation des aires protégées, avec la mise en avant du Plan National d’Actions très attendu « vieux bois et forêts subnaturelles », et d’autre part, une forêt exploitée par des méthodes de gestion radicales. Ce Plan, très critiqué, est la mesure phare de la « planification écologique ». Il privilégie des itinéraires sylvicoles dont le grand vainqueur sera sans aucun doute la plantation monoculturale après coupe rase dans les peuplements diagnostiqués dépérissants, mais aussi dans les accrus (forêts jeunes provenant de recolonisation spontanée) et taillis sous futaie qui auraient pour beaucoup, pu bénéficier de ces financements publics pour des travaux sylvicoles visant à pratiquer des coupes d’éclaircie, permettant aux arbres les plus vigoureux de se développer tout en conservant l’écosystème existant. Une ineptie alors que les articles et publications scientifiques qui conseillent de maintenir l’ambiance forestière et prônent une diversité fonctionnelle pour tamponner les effets du changement climatique se sont multipliés ces dernières années. Ils recommandent de faire cohabiter des arbres d’âges, d’essences et de tailles variés, et éventuellement d’introduire de la diversité d’essences là où elle fait défaut. Alors, pourquoi l’État fait-il la sourde oreille aux pratiques de gestion plus respectueuses de l’environnement, connues de tous les forestiers, et se borne à financer un Plan aux conséquences désastreuses pour les écosystèmes, sans reprendre aucun des arguments des ONG qui ont pourtant exposé bien en amont du Plan de nombreuses recommandations pertinentes ? L’État fait-il preuve d’une totale ignorance, ou répond il à des attentes provenant de la partie de la filière qui vit de la forêt de plantation ?
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