Publié le 21/12/2024 - 20h08
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[Financer] : Poursuivre le financement du renouvellement forestier.
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[Surveillance] : Etendre le réseau de surveillance des forêts dans l'Hexagone et les outre-mer pour mieux identifier les forêts vulnérables au changement climatique.
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[Equilibre sylvo-cynégétique] : Restaurer l’équilibre forêt-faune sauvage* pour favoriser la réussite du renouvellement forestier. (* L’équilibre sylvo-cynégétique a pour but de pérenniser la présence de la faune sauvage tout en conservant la rentabilité économique des activités sylvicoles.)
420 millions d'hectares, c’est la surface de forêts perdue sur les 30 dernières années, or les forêts abritent 80% de la biodiversité terrestre. Un autre effet majeur de celle-ci est la libération du carbone contenu dans les arbres. La déforestation impacte donc directement le climat, et peut même avoir des conséquences sur celui-ci dans d’autres régions que celle où elle a lieu. Les forêts jouent aussi un rôle central dans le cycle de l’eau en aidant à capter et redistribuer les eaux de pluies. Faisons en sorte que les forêts restent un atout pour atténuer le réchauffement climatique et un atout pour s'adapter au changement climatique. Ne considérons plus les forêts comme une ressource en bois, mais comme un refuge pour la biodiversité et le carbone. Changeons le système sylvicole, arrêtons de planter des arbres si c'est pour faire de la monoculture, plantons varié, arrêtons les coupes rases. Reconsidérons nos priorités, isolons les bâtiments au lieu de brûler inlassablement nos forêts. Les forêts sont vivantes et évoluent rapidement, il faut veiller sur elles. Nos forêts souffrent des premiers effets du changement climatique alors même que nous avons besoin qu’elles absorbent davantage de carbone pour en limiter l’ampleur. L’objectif de plantation d’un milliard d’arbres d’ici 2030, fixé par le Président de la République, ne permet pas d’enrayer cette chute. Au contraire, la faiblesse des critères du Label Bas Carbone mais aussi du dispositif France 2030 (suite du plan de relance [1]) autorisent la destruction de forêts qui pourraient être améliorées et leur remplacement par de nouvelles plantations, le plus souvent peu diversifiées. • Le Label Bas Carbone n’intègre pas suffisamment les enjeux de préservation de la biodiversité. Il prévoit bien un diagnostic biodiversité et l’interdiction d’un certain nombre de pratiques dommageables au sol mais avec des exceptions, des contradictions et surtout un manque de contrôle. • Le Label Bas Carbone n’offre pas assez de garanties pour préserver les stocks de carbone existant en forêt. Aujourd’hui, le faible nombre de méthodes validées conduit à concentrer 99% des projets sur de la plantation, au détriment de l’amélioration des forêts existantes. Une des failles majeures du Label Bas Carbone est de considérer qu’une forêt est condamnée, et peut donc être rasée, lorsque 20% des arbres sont jugés dépérissants. Dans de nombreuses situations, ce seuil est insuffisant. • Le Label Bas Carbone se heurte à de nombreuses limites méthodologiques pour chiffrer les gains carbone réels d’un projet. Ces limites ne sont pas spécifiques au Label Bas Carbone, mais elles soulignent l’importance de mieux encadrer la communication. L’absence de transparence sur les projets hypothèque également sérieusement la crédibilité du Label Bas Carbone. • Pour être crédible, le Label Bas Carbone doit viser l’excellence des critères plutôt que la croissance en nombre des projets labellisés.
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